Saint Ouen en
Champagne
Une nouvelle météorite française.....de 1799
! |
En octobre 2006, Alain Carion acquiert la collection J.
Chadel. Au milieu d’une large variété de minéraux et
fossiles, il trouve une petite boite en carton contenant
une pierre avec une étiquette qui indique : « Fragment
de la météorite de St-Ouen-en-Champagne, Sarthe
(1799) ».
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Il s’agit bel et bien d’une météorite, cela ne fait
aucun doute. Mais son appellation est inconnue dans
la nomenclature officielle. Nous nous trouvons donc
devant une chute française très ancienne et
méconnue.
Une rapide recherche sur Internet nous apprend que
le Musée Vert du Mans détient un morceau de la
météorite de Saint-Ouen-en-Champagne. Rendez-vous
est pris avec le conservateur du musée, M. Nicolas
Morel, le 5 janvier 2007.
Quelle est donc cette météorite, quel est son passé,
comment a t'elle pu rester cachée ainsi ?
M. Nicolas Morel nous reçoit et nous relate l’histoire
de cette météorite. Peu d’écrits existent à propos
de cette pierre. Le premier texte connu date de
1841. La météorite est tombée le 29 septembre 1799,
à 15 heures, dans la métairie du Pin située dans la
commune de Saint-Ouen-en-Champagne, située à une
cinquantaine de kilomètres au nord-est du Mans, dans
la Sarthe. Un ouvrier qui battait du grain la vit
tomber à ses pieds mais « qu’il ne put ramasser
immédiatement à cause de sa chaleur [sic] », précise
Albert Guillier dans un article publié en 1881 dans
le Bulletin de la Société d’Agriculture, Sciences et
Arts de la Sarthe. Elle « pesait 9 livres 7 onces,
fut divisée et les morceaux distribués », soit une
masse totale de 4,6 kilogrammes. On apprend
également dans ce même article que deux échantillons
furent envoyés, dès 1799, au Musée du Mans. Il n’en
existe plus qu’un seul aujourd’hui, d’une masse de
39g, dans les collections du Musée Vert. Un
spécimen-type de 1 gramme a permis à Catherine
Caillet-Komorowski du MNHN de la classer en
chondrite H5. Mais alors, où sont tous les autres
fragments de cette météorite ? Le conservateur du
Musée Vert a interrogé les propriétaires actuels de
la Métairie du Pin qui ne possèdent aucun fragment.
De même, le Musée de Nantes et le Musée de la
Monnaie à Paris qui avaient reçu après la chute des
morceaux de la météorite ne les trouvent plus dans
leurs inventaires. Plus de 4500 grammes de cette
pierre manquent à l’appel. Peut-être les
retrouverons-nous un jour au hasard de nos
recherches.
Il est amusant de constater que la tradition orale à
Saint-Ouen-en-Champagne ait perpétuée jusqu’à
aujourd’hui l’histoire de cette météorite mais que
les Sociétés Savantes les plus illustres du XIXème
siècle ne l’aient pas évoquée dans leurs
publications. C’est ainsi que cette pierre tombée du
ciel nous a échappée pendant plus de deux siècles.
En tout cas, il est tentant de déduire de ce récit
que nombre de météorites inconnues dorment encore
dans les tiroirs de nos concitoyens et dans les
réserves de nos musées.
Nous tenons à remercier pour son accueil et sa
disponibilité M. Nicolas Morel. La météorite de
Saint-Ouen-en-Champagne peut être admirée au Musée
Vert, 204, av. Jean Jaurès, 72000 Le Mans, France.
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